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La passion et l’envie comme moteurs font avancer plus vite et plus loin que la peur et la recherche


JEREMIE BERREBI

PDG Magical Capital -Investisseur – Serial Entrepreneur – Conseil Digital pour des Family Offices et Grandes Entreprises

Des jeunes à la vision défaitiste du travail ?

En préambule, une petite mise au point. Si j’utilise ici le terme « jeune », c’est par convention : c’est en effet la manière dont on en parle aujourd’hui. D’ailleurs, à 38 ans moi-même, je me considère toujours comme « jeune ».

Ceci étant posé, j’ai été assez bouleversé de voir ces dernières semaines tant de « jeunes » et de lycéens manifester contre la nouvelle loi du travail en France.

Ce n’est pas le contenu de cette loi que je cherche à soutenir – je l’ai lue en diagonal, mais plutôt le fait que ces « jeunes » attribuent à ces lois le pouvoir quasi magique de sauver leur avenir… Comme si leur situation et leur éventuel épanouissement allaient seulement dépendre du marché de l’emploi…

Soyons réalistes, aucune loi ne protégera votre avenir

Soyons réalistes, aucune loi ne protégera votre avenir, ni ne vous permettra de connaître le moindre succès, aucune aide d’Etat ne vous sauvera, aucun homme politique ne changera votre vie, ou ne vous garantira le bonheur.

Vouloir durcir les conditions de licenciement revient à dire « Je sais que je ne vais pas servir à grand-chose dans ma future entreprise, alors autant être protégé par une loi pour que l’on me garde quand on s’en apercevra et qu’on voudra me virer.»

C’est absolument incroyable de penser cela quand on est encore au lycée ou à l’université, quand on est plein d’énergie, quand on est à l’âge de vouloir refaire le monde, quand on a le temps d’apprendre, et de se faire désirer par n’importe quel employeur !

Quelle position défaitiste, quelle vision passéiste du monde du travail !

Il suffit de se souvenir de tous ces exemples d’employés d’usine ou de vieilles industries soutenus par les syndicats qui se sont retrouvés au chômage à force de croire qu’ils étaient protégés, pour comprendre que, justement, il ne faut pas suivre ou se laisser charmer par le chant des sirènes de ces syndicats !

Sans doute répondrez-vous « oui, mais toi, tu as eu de la chance, tu as dû naître dans une famille riche, tu as dû faire de grandes études, tu avais sans doute un réseau de connaissance… moi je n’ai rien ! ».

Même si je sais que l’expérience n’éclaire que son propre chemin, ma réponse va probablement vous surprendre:

« Non, ma chance est d’être né dans une famille dont les parents se sont toujours débrouillés seuls, avec leurs moyens, les mêmes que ceux à disposition de chacun d’entre vous.

Je n’ai pas non plus fait de grandes études, au sens où vous l’entendez. J’ai commencé à travailler à l’âge de 16 ans, puis j’ai passé mon bac pour faire plaisir à ma mère, bac que j’ai eu au rattrapage.

Et non, je ne connaissais absolument personne quand j’ai démarré. »

La passion et l’envie comme moteurs font avancer plus vite et plus loin que la peur et la recherche du confort à tout prix

Ce serait fastidieux de vous raconter en détail mon histoire, mais pour résumer, j’ai juste eu la chance (ou l’intuition?), d’avoir un ordinateur assez tôt, vers l’âge de 10 ans, de découvrir Internet en 1994 à l’âge de 16 ans, avant presque tout le monde ici, et d’avoir commencé à écrire dans la presse à ce sujet. Quelques mois après, j’étais responsable de forum sur CompuServe, cet ancêtre d’Internet.

A l’époque, j’étais payé 2 000 francs par mois (un peu plus de 300 euros) par Ziff Davis. Ce budget était suffisant pour payer mes notes téléphoniques et ma connexion Internet qui coûtait en ce temps-là une fortune…

J’allais à peine au lycée, j’écrivais des articles pour des magazines pendant mes cours – les profs pensaient que j’écrivais mes cours. J’étais passionné.

En 1995, j’étais quand même perdu. Ok j’avais du boulot, ok je m’éclatais, mais quelles études devais-je faire ? Mes professeurs rabâchaient en permanence que c’était super important.

C’est à ce moment que j’ai rencontré un homme – là encore une longue histoire pour un autre moment, qui m’a dit « Tu sais, tu n’es pas obligé de faire d’études si tu es déjà expert sur un sujet. Sache que la plupart des hommes qui ont réussi dans le monde sont des entrepreneurs et qu’ils ont quasiment tous abandonné leurs études très tôt ».

J’avais enfin la solution à ma question : si je suis expert sur un sujet qui m’intéresse et qui intéresse le reste du monde, pourquoi devrais-je étudier un autre domaine ? Autant vendre mon expertise.

L’optimisme de volonté

J’ai donc quitté l’école sans la moindre crainte pour l’avenir.

Pourquoi ?

  1. Parce que j’étais assez jeune pour ne prendre aucun risque en me lançant.J’avais le droit, le temps, de me planter plusieurs fois sans me mettre en péril. Je mangeais chez mes parents, dormais chez mes parents. Je n’avais besoin que d’un ordinateur, d’une connexion, et de tickets de métro.

  2. Parce que j’étais – et je le suis toujours, un éternel optimiste.Je pense que tout problème peut se résoudre, et que tout mal ou échec est toujours pour un bien, une leçon pour aller plus loin. Le fait d’être profondément croyant m’aide beaucoup à penser ainsi.

  3. Parce que dans le cadre de mes pérégrinations en tant que pigiste, j’ai souvent rencontré des personnes qui me proposaient de les rejoindre.Ce qui les intéressait était justement mon parcours atypique.

Après avoir rejoint 2 entreprises en même temps – ZDNet, 3 jours par semaine, et un éditeur de CDRom, les 2 autres jours, pour qui j’étais devenu online manager à 18 ans, j’ai décidé de quitter ces 2 entreprises.

A 19 ans, j’ai créé ma propre entreprise.

A 21 ans, j’employais plus de 50 personnes.

Certains pensaient que j’étais génial. Je ne l’étais pas. J’ai simplement été optimiste et confiant dans l’avenir, tout au long de mon parcours. Voilà ce qui donne envie de se lancer plus facilement dans n’importe quel projet. J’ai aussi commencé avant mon entourage, presque 10 ans avant que mes amis sortent de leurs études. Sans doute suis-je aussi “chanceux”. Ou alors, aussi, simplement, attentif aux opportunités que je n’ai pas eu peur de saisir.

Ne comptez sur personne !

En 2000, j’avais moins de 22 ans, j’ai donné une conférence au Sénat organisé par Jean-Pierre Raffarin. Un sénateur m’a demandé « qu’attendez-vous des hommes politiques ? » J’ai répondu : « Justement, je n’en attends rien, et c’est pour ça que j’avance. »

Vous pensez qu’ils l’ont mal pris ?

Non, ils se sont mis à applaudir, certains se sont même levés. Un sénateur est même venu me demander d’aider son fils à trouver un boulot.

Cette scène filmée à distance par les caméras d’Envoyé Spécial avait fait fureur à l’époque.

Attention, je n’ai évidemment pas réussi tous mes projets, je vais même être honnête, je pense que la majorité se sont planté, mais cela n’a rien changé, ce qui reste est ce qui a fonctionné, et j’ai chaque fois tiré des leçons des projets qui n’ont pas réussi. Il faut quelques échecs, plus instructifs que des réussites, pour progresser !

Aujourd’hui, je conseille des investisseurs, des PDG d’entreprises du monde entier employant des dizaines de milliers de personnes, et je suis moi-même co-fondateur ou dirigeant de plusieurs entreprises.

Ayant commencé à travailler avant d’avoir une famille à charge, je ne me suis jamais endetté car j’avais très peu de besoins personnels. C’est justement cela qui a rendu mes échecs quasi indolores financièrement.

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont endettés car ils doivent rembourser leurs études, ou la voiture au-dessus de leurs moyens qu’ils ont achetée pour frimer auprès des copains/copines. Je trouve ça très superficiel de se rajouter des contraintes qui ne sont pas indispensables.

Evidemment, pour avancer, il faut avoir une folle envie de réussir, mais a contrario, la peur de l’échec empêche toujours les prises de bonnes décisions. Pour réussir, il faut se mettre en situation où l’échec ne changera que peu de choses à sa vie. Notez que l’une des 10 plus grandes fortunes françaises m’a un jour affirmé le contraire : « pour réussir, m’a-t-il dit, il faut être sous pression. »

De son point de vue, il a sans doute raison, mais cette pression ne doit pas coller au mur et faire perdre son toit quand on ne réussit pas, mais c’est un autre sujet, là encore pour un autre moment.

La jeunesse de tout pays, doit comprendre qu’elle ne doit et ne peut compter que sur elle-même, qu’elle ne doit écouter aucun « conseiller d’orientation » – dont, quand on y réfléchit bien, le meilleur métier qu’il ait pu obtenir dans sa vie est justement … « conseiller d’orientation ».

Quand j’apprends que pour pallier leurs défaillances, de plus en plus de lycéens en terminale font appel à des coachs privés – payants, donc, en orientation, je suis à la fois outré et amusé (au moins ces coachs ont trouvé un bon business).

Ayez confiance en vous !

La jeunesse devrait plutôt se dire : « Il n’y a aucune raison que cela ne m’arrive pas à moi aussi. Je dois rester optimiste tout le temps, même en cas d’échec… A un moment, j’y arriverai bien. Il suffit juste d’essayer plusieurs fois, donc autant commencer le plus tôt possible. »

P.S.: Pour être parfaitement clair, je ne recommande pas de quitter obligatoirement ses études pour réussir. Je dis juste qu’il faut avoir au moins démarré une vie professionnelle en parallèle de ses études le plus tôt possible, et qu’il ne faut pas hésiter à quitter ses études si l’appel du marché résonne plus fort que celui de l’université. Il y a tant de façons de progresser et d’étudier tout au long de sa vie !

Bonne chance à tous !

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